Kikubari : favorite Japanese word of the month

Kikubari : favorite Japanese word of the month

version française à la suite de l’anglaise

This month we  discover one of the terms that is for me a foundation of Japanese society: 気 配 り (kikubari). It is the basis of everything that makes life in Japan smooth. Nevertheless, one of the great Japanese specificity being the paradox, the tightrope walking on the line separating the extremes, we will see that the kikubari can sometimes have binding implications.

Let’s look at the kanjis first:

気: ki mind, intention
配 り: kubari from verb 配る (kubaru), to distribute.

Kikubari is a skill that the Japanese master to perfection, simply explained, it is the concept of paying attention to others.
The Japanese form a society whose primary purpose is cohesion (which has always been essential to survive the hostile geographical conditions), the kikubari is to be attentive to the needs and desires of others and do his own best to answer before they are being formulated. It is also the concept of reducing the nuisance generated by one’s own presence as much as possible.

Concretely, it is thanks to the kikubari that the Japanese service is the best in the world, that the city is clean (nobody throws anything on the floor, even if bins are hard to find), that the metros are silent (no speaking out loud), that most interpersonal exchanges are smooth (this even holds for the construction of the language which prevents any direct or imperative formula).
Shortcomings in the kikubari, however, are immediately noted and sanctioned by a silent judgment in the best case (if you block the passage by standing in the wrong side of the escalator for example), or the exclusion of the group in the most severe version.

Generally, to differentiate in any way whatsoever is frowned upon, especially after 25 years old when the Japanese are considered as “real adults” (the majority is 20 years old but the rules of the community become stricter when the Japanese enter the working life and are old enough to get married, it is the time to fully comply to the society’s expectations).

In France (and I guess more generally in the West), we have a more individualistic vision of the society, it is expected of everyone to express his/her desires/discontent.
One of the first steps in adapting to Japanese society is to adjust your sensitivity to the maximum, under penalty of being seen as a vulgar and rude foreigner forever.
Good luck.

 

Version française

Ce mois-ci nous voyons un des termes qui est pour moi un fondement de la société japonaise : 気配り (kikubari), à la base de tout ce qui rend la vie au Japon si douce. Néanmoins, une des grandes spécificités japonaises étant le paradoxe, le funambulisme sur la ligne séparant les extrêmes, nous verrons que le kikubari peut parfois avoir des implications contraignantes.

Regardons d’abord les kanjis :

気 : ki  esprit, intention

配り : kubari  du verbe 配る (kubaru), distribuer

Le kikubari est une capacité que les japonais maitrisent à la perfection. Expliquée simplement c’est la notion de faire attention aux autres.
Les japonais forment une société dont le but primordial est la cohésion (qui a toujours été essentielle pour survivre face aux conditions géographiques hostiles). Le kikubari c’est être attentif aux besoins et désirs des autres et faire de son mieux pour y répondre avant même qu’ils n’aient été formulés. C’est également le concept de faire en sorte de réduire la nuisance engendrée par sa présence au maximum.

Concrètement, c’est grâce au kikubari que le service japonais est le meilleur du monde, que la ville est propre (personne ne jette rien par terre, même si les poubelles sont rares), que les métros sont silencieux (on n’y parle pas à voix haute), que la plupart des échanges interpersonnels sont doux (cela tiens aussi à la construction de la langue qui annule toute formule directe ou trop impérative).

Des manquements au kikubari  sont immédiatement repérés et sanctionnés par un jugement silencieux dans le meilleur des cas (si vous bloquez le passage en stationnant du mauvais côté de l’escalator par exemple), ou l’exclusion du groupe dans la version la plus sévère.

De manière générale, se différencier de quelque manière que ce soit est assez mal vu, surtout après 25 ans où les japonais sont considérés comme ”vraiment adultes” (la majorité est à 20 ans mais les règles sociétales deviennent plus strictes lorsque les japonais rentrent dans la vie active et sont en âge de se marier, c’est alors l’heure de se conformer au maximum).

En France, nous avons une vision de la société plus individualiste, il est attendu de chacun d’exprimer ses désirs.
Une des premières étapes lors de l’adaptation à la société japonaise est donc de régler sa sensibilité au maximum, sous peine d’être vu comme un étranger vulgaire et impoli pour toujours.

Bon courage.

 

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